Comment Touadera a repris en main le dossier des grèves

Depuis le début des grèves des enseignants et des médecins au mois de février et mars 2023, Faustin Archange Touadera (FAT) ne s’était pas adressé officiellement aux grévistes.

Selon plusieurs de ses proches collaborateurs,

le président centrafricain qui suivait de près l’évolution de la situation, n’a pas apprécié la méthode utilisée par certains de ses ministres dans la gestion de cette crise.

Il aurait donc décidé de reprendre les choses en main.

 « Le Chef de l’Etat a laissé la latitude au Gouvernement de jouer son rôle dans cette affaire. Des négociations ont été conduites, mais malheureusement la situation n’a fait que s’envenimer. Il était donc obligé de rentrer dans la danse pour trouver une cure au problème » confie un conseiller du président Touadera.

Un apaisement

Dès son retour de Doha,

FAT a rapidement mis la main à la pâte pour endiguer la grève de 21 jours des enseignants, et une potentielle grève illimitée du corps médical.

Le 14 et 15 mars 2023, il s’est successivement entretenu avec les représentants syndicaux.

Des rencontres qui auront porté leurs fruits à en croire les témoignages.

Selon le Professeur Bertrand Tekpa, secrétaire général du syndicat autonome des médecins,

le président les a rassurés concernant la prime COVID-19 et leurs autres revendications.

« Le Président de la République nous a rassuré….pour la prime COVID, il n’y a pas de souci, elle sera payée. Un toilettage de la liste des bénéficiaires est en cours au niveau du Ministère de la Santé »

Concernant le statut particulier réclamé par les enseignants et les médecins, FAT annonce la signature d’un décret présidentiel.

« Le président nous a assuré que ce problème pourrait être résolu par les dispositions particulières d’un décret qu’il pourra prendre après un travail minutieux avec le ministère de la fonction publique »

Des promesses favorablement accueillies par les syndiqués, dont la majorité attend maintenant que les actes suivent les paroles.

Innocent Kereguele, coordonnateur de la plateforme des enseignants du fondamental 1 et 2, se dit “satisfait ” des propositions du Chef de l’Etat.

« Nous allons tenir une assemblée générale d’urgence pour restituer à nos collègues les échanges que nous avons eu avec le Président de la République….et nous déciderons de la reprise des activités académiques » a t-il déclaré.

Vers une sortie de crise ?

Selon les informations recueillies par Centrafrica,

Les enseignants pourraient suspendre leur grève de 21 jours afin de se donner un temps d’observation de l’évolution du dossier.

Même son de cloche du côté des personnels de la santé.

Selon un représentant du syndicat autonome des médecins, ces derniers ont pour l’heure renoncé à une autre grève.

Se donnant jusqu’à la fin du mois de mars pour reconsidérer leur position au regard de l’évolution de la situation.

Le président Touadera à exhorter les représentants syndicaux à prendre en compte dans leurs revendications,

les difficultés de trésorerie de l’Etat et à privilégier le dialogue.

Si une partie de l’opinion fustige le gouvernement et dénonce une mauvaise gestion de la crise,

l’autre considère que l’implication du président de la République est salutaire pour sa résolution.

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