Qui sera le Vice-Président ? Les options de Touadera

Alors que la nouvelle constitution centrafricaine prévoit un poste de Vice-Président de la République, l’opinion s’interroge sur la personnalité qui sera choisie pour incarner cette fonction.

Le Président de la République nomme le Vice-Président de la République et met fin à ses fonctions.”

C’est entre autre, ce que stipule l’article 65 de l’actuelle constitution promulguée le 30 août dernier par le Président Faustin Archange Touadera.

Depuis, la nomination de ce dauphin présidentiel est vivement attendue, tant par l’opinion publique que la communauté internationale.

Alors, sur qui Touadera jettera t-il son dévolu ?

Centrafrica vous présente les pronostics de politiques plongés dans les arcanes du Pouvoir, qui se sont confiés à notre rédaction.

Félix Moloua

Si certains ministres sont en phase de perdre leur poste, Moloua lui les accumule.

Premier Ministre (PM). Ministre d’État au Plan et à la Coopération. Secrétaire Exécutif National Adjoint du Mouvement Coeurs Unis (MCU).

Félix Moloua est un des hommes de confiance de Touadera. Ami de longue date, il bénéficie de la profonde confiance de ce dernier. 

Un conseiller spirituel du président centrafricain confie :

“Ce sont des frères qui viennent de très loin. Ils ont vécu des moments difficiles ensemble à l’époque où ils enseignaient à l’Université de Bangui.” 

Marquant un moment de silence, comme si elle réfléchissait à ses propos, notre même source poursuit :

“Le Président sait que Moloua ne peut pas le poignarder dans le dos, et qu’il ne cherche pas non plus le poste de Président. Il est fidèle à son ami.”

Une loyauté qui pourrait le conduire aux fonctions de Vice-Président selon un conseiller à la Présidence. Il explique :

“Touadera fait entièrement confiance à Moloua. Et par conséquent, c’est une option qu’il considère pour le poste de VP…S’il venait à devenir Vice-Président, ce serait surtout grace à sa loyauté au Chef de l’État.” 

Aujourd’hui, Secrétaire National Exécutif Adjoint du MCU, Moloua est le numéro 2 du parti au pouvoir.

Jean Willybiro-Sacko

L’actuel Ministre d’État en charge de Désarmement Démobilisation Réinsertion et Rapatriement (DDRR), entretient une relation privilégiée avec le Président de la République.

Plusieurs membres du cabinet présidentiel avouent faire le constat d’une relation de “confiance particulière” entre les deux hommes.

Jean Willybiro-Sacko est un vieux de la vieille. Un haut fonctionnaire qui aura survécu à tous les régimes qui se sont succédés depuis l’ère Bokassa. 

Plusieurs fois ministres, il fait sa première entrée gouvernementale en 1980 comme Ministre de la Sécurité Publique.

Aujourd’hui, âgé de 77 ans, il pourrait incarner la Vice-Présidence selon certains membres du cercle restreint des amis du Chef de l’Etat. 

Rompu aux us et coutumes du pouvoir, et doté d’une grande culture de l’État, il est un fervent soutient du président qu’il conseille sur de nombreux dossiers sensibles.

Matthieu Simplice Sarandji

L’actuel Président de l’Assemblée Nationale (PAN) est reconnu comme le compagnon de tous les combats de Faustin Archange Touadera.

Sauf un !

Il fut Secrétaire Général à l’Université de Bangui pendant que Touadera était Recteur de l’institution avant de devenir Premier Ministre. 

Matthieu Simplice Sarandji sera son Directeur de Cabinet à la Primature. 

Élu président de la République en 2016, Touadera fera de lui son Premier ministre jusqu’en 2018, et le nommera Ministre d’État Conseiller Spécial, avant de lui confier le leadership du MCU et de sa campagne présidentielle en 2020. Poste qu’il avait déjà occupé en 2016.

Il accède au perchoir du Parlement en 2021, suite à la consigne de vote donnée par le Président aux députés de la majorité. 

Au regard de son parcours aux cotés de celui qu’ils appellent leur “champion”, certains caciques du MCU considèrent que Sarandji serait l’option idéale pour le poste de Vice-Président.

Cependant, une carte pourrait jouer en sa défaveur : son aversion pour la nouvelle constitution.

Selon un membre du cabinet du PAN, ce dernier lui aurait confié ces mots quelques semaines après le référendum. 

“Je n’ai jamais voulu de cette nouvelle constitution, mais il m’a forcé la main.”

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