« Tous les ministres sont en sursis »

Des membres du gouvernement centrafricain en avril 2023

Tractations, consultations, négociation de postes,….

le mois de septembre est le théâtre de scénarios politiques en coulisses, destinés à la reconfiguration de l’équipe gouvernementale centrafricaine.

Selon les informations recueillies par Centrafrica auprès de membres du Gouvernement et autres personnalités politiques de premier rang sur la question,

un “grand balayage” devrait voir le jour dans les prochaines semaines au sein de l’exécutif, voire au courant du mois d’octobre.

En poste depuis 2016, un ministre clé nous confie :

« Il va y avoir de grandes surprises. La réalité, c’est que moi, tout comme les autres ministres, sommes tous en sursis… »

En d’autres termes, peu nombreux sont ceux et celles avec la garantie de demeurer à leur poste actuel, voire même au gouvernement.

Plusieurs départements touchés

Primature, finances, communication, sécurité publique, commerce, jeunesse et sports,

élevage, affaires étrangères, défense, administration du territoire, énergie et hydraulique, Eaux et Forets en passant par la justice et le tourisme…pour ne citer que ceux-là.

À en croire les témoignages de caciques du pouvoir centrafricain, une reconfiguration totale du gouvernement serait au menu.

Un ministre influent et membre du Mouvement Cœurs Unis (MCU) nous explique :

« Maintenant que la nouvelle constitution est promulguée, la grande majorité du gouvernement va être renouvelée. Le président veut envoyer un signal fort. Encore quelques semaines, et vous verrez de vous-même.»

Les plus fidèles au président Faustin Archange Touadera, seront certainement reconduits à la tête d’autres portefeuilles ministériels, selon notre même source.

Dans le viseur de la justice ?

Si certaines voies bien introduites dans les arcanes du pouvoir, prédisent de potentielles interpellations de certaines personnalités pour diverses malversations:

notamment, détournements de deniers publics, corruption, faux et usage de faux…Ce scénario est loin de faire l’unanimité au sein de la majorité.

Selon un membre de la plateforme politique BE OKO alliée du MCU, des poursuites judiciaires ne sont pas envisageables dans le contexte actuel.

« Je ne pense pas qu’on enverra qui que ce soit en prison. Des personnes suspectées ou rendues coupable de malversations pourront perdre leur poste certes, mais jusque-là à être emprisonnées, j’en doute fort ! Le président de la République veut amorcer une nouvelle étape pour l’émergence du pays, et cela ne commencera pas par mettre aux arrêts d’anciens dignitaires. »

L’opposition à la table

D’après certains cadres de partis d’opposition,

il serait fort probable de voir la participation de certains leaders au sein de la prochaine équipe gouvernementale.

Prônant une large ouverture, un conseiller spécial du président de la République explique :

« Nous sommes dans une nouvelle République, et elle doit se construire avec tout le monde. C’est ce qui va se faire. Il y aura des gens de tout bord au sein de ce nouveau gouvernement…je peux vous le garantir.»

Reconnaissant l’existence d’opposants plus rigides que d’autres, notre source pousse le bouchon plus loin et poursuit :

« On va travailler avec ceux qui veulent construire le pays et non les destructeurs. C’est la vision du Chef de l’Etat. Mais beaucoup seront surpris qu’ils soient de la majorité ou de l’opposition…Ce n’est pas parce que vous avez battu campagne pour le référendum que cela vous confère directement un fauteuil à la table du Conseil des Ministres. Ceux qui pensent le contraire se mettent le doigt dans l’œil. »

Tout porte à croire que s’agissant de la composition du premier gouvernement de la 7ème République, comme le disait plus haut un de nos interlocuteurs :

« Tous les ministres actuels sont en sursis. »

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