Une nouvelle constitution, le pari audacieux de Touadera


Depuis l’annonce du référendum constitutionnel faite par le Président de la République, Faustin Archange Touadera, c’est le branle-bas de combat au sein de la classe politique et la société civile.
D’un côté, les leaders de l’opposition constitués dans le Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC),
fustigent la décision du chef de l’état qu’ils qualifient de « pseudo-référendum » selon l’ancien Premier Ministre Nicolas Tiangaye.
De l’autre, les partis politiques alliés et les organisations de la société civile pro-pouvoir se disent prêts à battre la campagne du OUI pour une nouvelle constitution.
Côté communauté internationale, silence radio !
Cette dernière se garde bien de faire connaitre publiquement ses impressions, même si en coulisses,
certaines chancelleries annoncent des mesures coercitives contre des personnalités du régime de Bangui.
Un pari risqué ?
« Comme Touadera veut précipiter son référendum, alors nous allons passer à la vitesse supérieure et déclencher les hostilités sur toute l’étendue du territoire. Nous allons attaquer de partout ! »
C’est en ces termes qu’a réagi Charly Kokoma, se réclamant porte-parole du Collectif des Officiers Libres des Forces Armées centrafricaines (COFAC),
une entité dont le ministère de la défense ne reconnait aucunement l’existence, et moquée par les partisants du Mouvements Coeurs Unis (MCU), le parti au pouvoir.
Quant à lui, le Mouvement des Forces Vives de la Nation constitué de divers personnalites indépendantes et d’organisations comme le G-16, se dit déterminer à « résister par tous les moyens au projet du referendum constitutionnel ».
Pour le Front Républicain, fer de lance de ce projet d’une nouvelle constitution, le président centrafricain n’aurait fait de répondre à l’appel de son peuple.
« Le président a fait preuve de sagesse en décidant de laisser les urnes faire l’arbitrage entre les progressistes et les conservateurs. Il a tout notre soutient. »
Héritier Doneng
Un pari audacieux
« Doter la Centrafrique d’une nouvelle constitution calquée sur les réalités du pays, et les conditions de vie de la population est une œuvre louable. » a confié à Centrafrica, un proche conseiller du Président Touadera.
Selon notre même source, la disposition constitutionnelle relative à la double nationalité devrait être confirmée dans le nouveau texte fondamental.
Ce dernier empêchera les binationaux de se présenter à l’élection présidentielle, sauf s’ils renoncent à leur nationalité étrangère.
Une procédure qui exclurait de facto des leaders de l’opposition prétendants au fauteuil suprême, tels que Anicet Georges Dologuélé, ou encore Crépin Mobli-Goumba, et bien d‘autres.
Alors qu’une frange de la population y voit une mesure pour évincer des adversaires gênants, une grande majorité des citoyens considère cette mesure comme souveraine et de bon sens.
« Etes-vous sûr qu’au Cameroun on accepterait que le candidat à la présidentielle soit camerounais et nigérian ? Ou que les français accepteraient d’avoir un président ayant la nationalité française et allemande ? » a déclaré un leader influent de la société civile centrafricaine.
Dans ce combat pour et contre le référendum constitutionnel, la lutte s’annonce rude.
D’ores et déjà, les chiens sont lâchés. Les fusils chargés. Des armes à plusieurs coups.
Alors qu’un camp annonce plusieurs manifestations et divers mouvements de protestation,
l’autre se range en ordre de bataille pour la campagne référendaire, entonnant déjà, un chant de victoire.
Tout porte à croire que le rendez-vous dans les urnes que le Chef de l’Etat a décrété pour le 30 juillet 2023, ouvrira une nouvelle page de l’histoire de la République centrafricaine.
Ce sera OUI ou NON !