Comment le Rwanda joue son rôle dans la sécurité en RCA

Depuis 2017, le Rwanda de Paul Kagamé joue un rôle primordial dans le volet sécuritaire en RCA…Centrafrica met la lumière sur une coopération militaire sud-sud qui fait couler beaucoup d’encre.

Le 24 Novembre 2023, une vague de 512 nouvelles recrues ont intégrer les rangs des Forces Armées Centrafricaines (FACA), après une formation conduite par les Forces de Défense Rwandaises (FDR) à Bangui.

Pendant 6 mois, les recrues centrafricaines ont été rompues au métier des armes. Tirs tactiques. Combat corps à corps. Discipline et éthique militaire.

C’est la seconde promotion de FACA formés par les FDR.

En 2017, environ 200 soldats centrafricains séjournaient au Rwanda pour 9 mois dans une « formation semi-commando » destinée à équiper de futurs instructeurs FACA, et renforcer les capacités de l’armée centrafricaine.

Les FDR en première ligne…

En Centrafrique, environ 1200 militaires des Forces de Défense Rwandaises (FDR) sont en appui dans le cadre d’un accord bilatéral de défense.

Arrivés en 2020 par vagues successives pour la sécurisation du processus électoral,

Ils sont la principale raison de l’échec de la prise de Bangui en janvier 2021 par la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC), rébellion dirigée par l’ex-président François Bozizé, aujourd’hui en exil en Guinée Bissau.

Prosper, un ex-combattant ayant abandonné la rebellion, et réinséré dans les rangs de l’armée centrafricaine explique son implication ce 13 janvier 2021.

« Lorsque nous avons attaqués le pk12, les FACA et les russes qui étaient présents n’ont pas pu nous résisté. Ils ont repliés. Nous étions sur le point de prendre le contrôle total de la barrière de PK12 lorsque les militaires rwandais basés à l’école de Police nous ont attaqués. On a dû se replier face à leur puissance de feu. »

Une version des faits corroborée par plusieurs témoins mettant à mal le « mythe » selon lequel, les paramilitaires russes auraient sauvé la ville de Bangui lors de la tentative de coup d’état.

« Pas d’argent en contrepartie »

Longtemps silencieux sur son action militaire en RCA, le Rwanda semble décidé à mettre en lumière les impacts de la coopération militaire avec la RCA, et sa contribution à la restauration de la sécurité dans le pays.

Dans un entretien, un officier supérieur de l’armée rwandaise en poste à Bangui confie à Centrafrica.

« Nous avons été appelé par l’Etat centrafricain et nous avons répondu à cet appel. Aujourd’hui, nous sommes là pour protéger la population. Avez-vous déjà entendu le nom de militaires rwandais dans des exactions contre les populations. Jamais ! Notre travail c’est protéger la population contre les ennemis. »

Cependant, il existe en Centrafrique des voies hostiles à la présence rwandaise.

Certaines personnalités politiques d’opposition, et de la société civile, dénoncent une contrepartie financière conséquente de la part de l’Etat centrafricain en faveur de ceux qu’ils appellent les « mercenaires rwandais ».

Interrogé sur ces allégations un diplomate rwandais explique :

« Chaque militaire du contingent bilatéral rwandais en Centrafrique est équipé, nourri et payé par le Rwanda. Il n’y a pas d’argent en contrepartie. C’est une coopération militaire et non financière. Concernant nos militaires au sein de la MINUSCA, eux sont pris en charge par les Nations Unies, et ce sont des faits vérifiables.»

Une coopération qui va se poursuivre

Pour Faustin Archange Touadera, la coopération militaire avec le Rwanda est salutaire et « fructueuse » pour la République centrafricaine.

Le président centrafricain qui reconnait que son pays a encore de grands défis sécuritaires, entend bien y faire face avec le soutien continu de son homologue rwandais, le président Paul Kagamé.

« Si la sécurité revient petit à petit dans le pays c’est grâce à cette coopération que nous entendons poursuivre et renforcer… C’est une coopération fructueuse qui a commencé par le soutien à nos forces en 2021 lors de l’agression de la CPC. Grace à la coopération avec le Rwanda nous avons pu maitriser cette situation»

Faustin Archange Touadera

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