

C’est lors d’une conférence de presse organisée le 08 Juin 2022 à Bangui,
que le ton de la resistance a été donné par le groupe d’action des organisations de la société civile (G16),
créé dans l’ultime objectif de faire échec à la tentative initiée par certains députés de la majorité, de modifier de la Constitution du 30 Mars 2016.
Selon Ben Wilson Ngassan, Porte-parole du mouvement,
l’initiative d’un changement de Constitution relèverait d’une manœuvre ourdie par le Président de la République.
« La lisibilité est tellement claire qu’elle ne saurait tromper personne. Le Chef de l’Etat est bel et bien derrière ce projet tendant à modifier la Constitution. »
Selon le G16, l’heure est grave et la démocratie serait sérieusement menacée.
Arlette Sombo, avocat au barreau de Bangui et conseillère juridique du Mouvement G16,
affirme que le changement de Constitution n’apportera rien aux centrafricains.
« Nous tombons dans un régime totalitaire…Où est l’urgence de changer la Constitution ? C’est cette dernière qu’il lui a permis déjà de faire un mandat. Quel en est le bilan ? Il a encore devant lui 4 ans. Alors, pourquoi ne pas s’activer à des priorités fondamentales comme l’enseignement, l’économie, la situation sanitaire des centrafricains. Combien y a-t-il d’hôpitaux et de dispensaires construits depuis 2016 à aujourd’hui ? »
Ce nouveau mouvement de la société civile dit s’inscrire dans une lutte pacifique.
Selon Karl Blague, coordonnateur du G16,
le moment n’est pas opportun pour une révision constitutionnelle, et la méthode est non appropriée.
« Toute constitution peut être toilettée mais il y a des limites. On ne peut pas toucher à la limitation des mandats présidentiels. Et cela, ne doit pas être fait sous l’effet de la corruption des députés, car c’est ce qui se passe actuellement…»
Pour les leaders de la plateforme G16,
les autorités centrafricaines devraient plutôt s’atteler à la recherche de solutions viables aux défis quotidiens du peuple qui d’après eux sont :
la cherté de vie, le climat politique délétère, et la recrudescence de l’insécurité.
” l’entreprise actuelle de la modification de la constitution est une ultime tentative pour tuer notre démocratie à la racine. Elle vise à rétablir le pouvoir à vie dont nous n’avons nullement besoin.”
Le G16 compte dans ses rangs plusieurs organisations de la société civile, journalistes et activistes.
Le groupe peut aussi compter sur des personnalités de taille,
telles que le Professeur Akandji Kombé, imminent juriste, désigné coordonnateur international de la plateforme.
Dans le but de faire entendre sa voix,
le G16 promet tenir des actions de masse, afin de sensibiliser les centrafricains sur les dangers qu’entrainerait une modification de la loi fondamentale.
Selon Ben Wilson, porte-parole,
le pouvoir en place ne réussira pas dans son entreprise.
« Cette constitution ne sera pas modifiée. Nous ferons comprendre au peuple les enjeux d’une telle initiative. »