Beninga brise le silence « la révision de la Constitution ne se justifie pas »

Paul Crescent Beninga, Porte Parole du GTSC

Depuis l’annonce faite, par certains députés de la majorité, d’une proposition de loi portant modification de la Constitution, sa parole était fortement attendue.

En effet, connu pour ses prises de positions fortes et audacieuses,

Crescent Beninga, Porte-parole du Groupe de Travail de la Société Civile (GTSC),

observait depuis plusieurs mois un silence laissant l’opinion publique dans une certaine inquiétude.

Le 06 Juin 2022, ce porte-parole de la société civile réputé pour une intelligence brillante et un verbe excellent, est sorti de son long silence.

Dans une interview accordée à SAPROD TV,

il donne son avis sur la question de la révision de la Constitution qui fait polémique en Centrafrique.

« De mon point de vue, la révision de la Constitution n’a pas sa raison d’être. Elle ne se justifie pas. Mieux encore : elle ne s’explique pas. »

Pour le jeune leader de la société civile,

les défis immédiats à relever pour le Gouvernement sont plutôt la réconciliation entre les centrafricains, et la construction d’infrastructures sociales de base de bonne qualité.

Selon lui, la RCA a beaucoup de défis à relever. Il poursuit en ces termes :

« Je ne suis pas de ceux qui pensent que la modification de la Constitution fasse partie des défis à relever pour notre pays. »

La question de la modification constitutionnelle avait officiellement été soulevée par des organisations pro-pouvoir lors du Dialogue Républicain en Mars 2022.

Certaines langues, notamment dans l’opposition et la société civile,

avaient alors dénoncées, une volonté du régime d’organiser ce dialogue dans l’unique but de modifier la Constitution afin de maintenir le Président Touadera au pouvoir.

Ayant occupé le poste de Rapporteur Général dudit Dialogue Beninga réfute ces allégations.

« Ceux qui ont brandi comme argument, que le dialogue était le moment approprié pour le Pouvoir en place d’obtenir la modification de la constitution ont eu tort. Et nous l’avons prouvé, en démontrant que le dialogue n’était pas convoqué pour adopter une recommandation relative à la révision de la Constitution.»

Concernant son long silence sur les questions socio politiques de la RCA, il le justifie par ses divers engagements :

« Pendant 8 à 9 mois j’ai été le rapporteur général du Comité d’Organisation du Dialogue Républicain. Ensuite, j’ai été reconduit rapporteur général du présidium du dialogue. J’avais une mission à accomplir. Il va donc de soi qu’on ne me retrouve pas dans les médias…Après le Dialogue je n’étais pas au pays car j’ai des cours à donner… »

Docteur en Sciences Politiques, Monsieur Beninga enseigne dans divers instituts africains.

Notamment au Cameroun, au Maroc, en République Démocratique du Congo et dans d’autres pays du continent.

Cependant, pour certains observateurs et leaders d’opinion centrafricains,

le silence du Porte-Parole de la société civile résonnerait plutôt comme une adhésion à la politique du régime de Touadera.

Certains, le soupçonnent d’avoir été acheté afin de rester muet, et d’éviter de prendre position contre le Pouvoir en place.

Des accusations qui jusqu’à lors demeurent sans aucune preuves concrètes.

A la question de savoir s’il aurait finalement retourner sa veste et changé de camp,

Crescent Beninga répond :

« Pas du tout ! Et je n’entends pas le faire.»

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