La Haute Autorité de la Bonne Gouvernance à pied d’œuvre contre la corruption

Dans la phase de sa seconde mandature, la Haute Autorité chargée de la Bonne Gouvernance (HABG) organise à Bangui,

un atelier d’information du 27 au 28 Septembre 2022, dans le but de sensibiliser les Hauts dirigeants de la République centrafricaine,

sur son projet de lutte anti-corruption et la stratégie nationale à adopter en la matière.

Les travaux sous la présidence de Serge Singha, Haut-Commissaire à la HABG et président de la commission anti-corruption,

ont comptés la participation des représentants des institutions de la République, et différents experts en matière de lutte contre la corruption.

Une institution méconnue du grand public

La réalité est que le citoyen lambda ignore les actions de la HABG.

Cet atelier est donc aussi l’opportunité pour l’institution de communiquer sur son fonctionnement, sa vision et ses défis.

S’il est vrai que plusieurs la pointent du doigt, l’accusant de ne pas servir à grand-chose dans notre société,

d’autres, plus avertis sur son fonctionnement, tiennent un discours diamétralement opposé.

C’est le cas de Bruno, Inspecteur des Finances.

Selon lui, la HABG rempli ses tâches en matière de lutte contre la mal gouvernance et la corruption.

Le problème serait plutôt au niveau de l’exécutif.

 « Plusieurs fois, la Bonne Gouvernance s’est auto-saisi sur des dossiers. Elle a mené des investigations et remis son rapport aux autorités compétentes. Des rapports accompagnés de preuves de corruption. A partir de là, c’est à la justice de faire son travail. Mais trop souvent, rien n’est fait. C’est dommage pour notre pays. »

Une opinion partagée par la majorité des participants à cet atelier.

Des dossiers traités mais non suivis

Depuis sa mise en place en 2017,

La Haute Autorité chargée de la Bonne Gouvernance a eu à traiter plusieurs dossiers de corruption et détournement de deniers publics, qui malheureusement, sont restés lettre morte.

Selon Roger Mazimbere, Haut-Commissaire à la HABG, le travail est fait en bonne et due forme, mais le suivi n’est pas au rendez-vous.

« les gens pensent qu’on ne fait rien mais nous travaillons beaucoup en sous-marin. On soumet régulièrement nos rapports mais après, il n’y a que très peu de sanctions contre les coupables »

Si le manque d’un suivi judiciaire effectif constitue un grand frein au bon fonctionnement de la lutte contre la corruption, il y a aussi le manque de communication sur le sujet.

En effet, le citoyen, mal informé sur l’importance du rôle de la HABG, ne perçoit pas vraiment l’impact de la lutte contre la corruption sur la vie de la cité.

Il est donc du devoir de cette institution de mieux vulgariser sa mission et ses actions au bénéfice des populations.

Vers un parquet spécialisé ?

Séance de travaux

D’après les textes, la Haute Autorité chargée de la Bonne Gouvernance est une institution indépendante.

Cependant, elle manque d’une autonomie financière et judiciaire, qui lui permettrait de mieux lutter contre la corruption.

Pour Serge Singha, président de la commission anti-corruption,

il faut tout mettre en œuvre pour renforcer l’institution et sa mission.

 « Nous sommes en train de nous battre pour la création d’un parquet spécialisé au niveau de la Haute Autorité de la Bonne Gouvernance, afin que les dossiers avérés puissent être directement traités par ce parquet comme dans d’autres pays. Il faut sortir des incantations pour passer aux sanctions des auteurs de crimes économiques dans notre pays. »

Une initiative largement appréciée par les différents partenaires techniques et financiers de la République centrafricaine.

Le rôle des médias

Citant pour exemple un cas de détournement de fonds publics ayant eu lieu au Ministère de la Jeunesse et des Sports en 2021,

Dominique Saïd Panguindji, Magistrat hors hiérarchie et Président du Conseil d’Etat,

atteste l’importance de la presse publique et privée en matière de lutte contre la corruption.

« Dans ce cas de figure, c’est un média de la place qui a révélé l’affaire, et nous nous en sommes saisis pour mener des investigations qui ont abouties…les médias jouent un rôle important à partir du moment où ils ne rentrent pas dans la délation et la diffamation. »

La corruption est un frein pour le développement d’un pays.

Un cancer à combattre avec la dernière énergie.

À travers ce séminaire de 2 jours,

la Haute Autorité chargée de la bonne Gouvernance compte attirer l’attention des Hauts dirigeants,  

sur l’importance pour le développement de la RCA de renforcer efficacement la lutte contre la corruption dans le secteur public et privé.

Cet atelier qui prend fin le 28 septembre 2022,

reçoit la participation des représentants des institutions de la République, d’organisations internationales, et autres partenaires de la République centrafricaine.

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