TOTAL Centrafrique en phase de vendre ses stations-service


Présent en RCA depuis les années 2000 avec environ 15 stations-services, Total Centrafrique est le premier distributeur d’hydrocarbures du pays.
Selon des informations recueillies par Centrafrica,
le groupe Total Energies envisagerait de vendre ses actifs en République Centrafricaine, et des négociations seraient déjà entamées.
Parmi les potentiels acheteurs, des noms connus du secteur pétrolier africain.
Une stratégie commerciale
Depuis le début de la pandémie de COVID-19 et la guerre russo-ukrainienne, les profits du géant d’hydrocarbures en RCA ne seraient plus au rendez-vous.
De faibles rendements de sa filière de distribution d’hydrocarbures seraient donc à l’origine du projet de vente de ses activités en RCA.
Un cadre national de la société s’exprimant sur la situation confie :
« Dans une station-service Total, l’activité qui marche le mieux aujourd’hui c’est la boutique café et non la pompe à carburant. Le carburant ne rapporte plus à la société comme avant »
En 2019, le groupe Total Énergies avait annoncé vouloir vendre « plusieurs actifs non stratégiques en Afrique »
afin de se concentrer sur l’exploitation de gisements pétroliers et l’approvisionnement en carburant.
C’est dans cette optique qu’en Sierra Leone et au Libéria pour ne citer que ceux-là, Total a déjà cédé l’ensemble de ses actifs.
Selon les informations à notre disposition, il se pourrait que la Centrafrique fasse donc partie des prochaines transactions.
Un départ anticipé
Malgré la version officielle du géant pétrolier français qui est purement d’ordre commercial,
plusieurs observateurs nationaux et internationaux y voient la continuité d’un retrait économique de la France de son ancienne colonie.
Suite à la suspension de son appui budgétaire et de la coopération militaire survenue en 2021, cette nouvelle sonne comme la suite du film.
Pour cause, la société Total a plusieurs fois été pointée du doigt par une partie de l’opinion publique,
l’accusant d’être à l’ origine de la crise de carburant, ou encore de financer des actions subversives dans le pays.
Des accusations portées par des organisations se réclamant proches du pouvoir de Bangui.
En l’occurrence, la plateforme Galaxie Nationale dont les activités ont été suspendues au mois de Septembre 2022 par le Ministère de l’Intérieur centrafricain.
Selon un opérateur économique français en Centrafrique,
il devient difficile pour les entreprises françaises d’évoluer dans un pays où elles se sentent de plus en plus menacées.
D’après lui :
« Concernant Total, on peut aussi voir cela comme un départ anticipé. Le climat des affaires est enroué et en plus, la société est souvent cible de délation, diffamation et menaces…Comment faire des affaires dans de pareilles circonstances ? »
Contactez par Centrafrica,
un cadre de la société Total se refuse d’affirmer ou d’infirmer la nouvelle de la vente de leurs actifs en RCA mais rappelle :
« le groupe a déjà céder ses parts d’activités au Libéria et en Sierra Leone…Cette année 2022, on a vendu nos actifs au Niger. Alors, c’est tout à fait possible qu’une telle transaction se fasse en Centrafrique. Pourquoi pas ? »
Parmi les potentiels acheteurs du réseau des stations-service Total en Centrafrique, plusieurs noms circulent en coulisses.
Dans le lot, on retrouve celui de l’homme d’affaires camerounais, Perryal Jean Nyodog,
ancien Directeur Général de la société Tradex au Cameroun, et aujourd’hui président de la société pétrolière Gulfcam.