La rentrée scolaire menacée par une “grève” des enseignants


A quelques semaines de la rentrée des classes en Centrafrique, la météo ne s’annonce pas en faveur des jeunes élèves de l’école publique.
« Nous allons tenir une Assemblée Générale avant la rentrée, et certainement nous allons entrer en grève. » a déclaré Innocent Kereguele, leader du syndicat des enseignants du fondamental 1 et 2.
Les syndiqués ont pris la décision de se retirer de l’accord signé avec le gouvernement en mai 2023.
« Nous avons décidé de dénoncer cet accord. Nous allons saisir les autorités officiellement à cet effet» poursuit Kereguele.
Le syndicat des enseignants dénonce un accord signé “sous la pression”, et accuse le gouvernement de ne pas remplir sa part du contrat avec des solutions à leurs points de revendications :
augmentation de salaire, mise en place d’un statut particulier, indemnité de logement et transport.
Un ministre indexé
« Nous ne négocierons plus avec le ministère de la fonction publique. Le ministre ne fait pas avancer les choses. Il prône aux gens qu’il est le beau-frère du président et que donc on ne peut rien lui faire » martèle Innocent kereguele
Selon lui, Marcel Djimasse, Ministre de la Fonction publique et de la Réforme Administrative « fait pression sur les syndicats » et ne serait pas à la hauteur pour gérer ce dossier.
Des allégations que le Ministre balaye d’un revers de la main. Joint par téléphone, il confie à Centrafrica :
« Il n’y a eu aucune pression exercée. Toutes les centrales syndicales ont signées l’accord de leur propre gré.» explique le membre du gouvernement avant de poursuivre :
« Il ne faut pas faire une fixation sur ma personne, s’ils disent qu’ils ne veulent plus négocier avec le ministre de la fonction publique, il y a d’autres membres du gouvernement avec qui ils pourront le faire. L’essentiel est que le dialogue se poursuive pour trouver de meilleures solutions. »
Marcel Djimasse – Ministre Fonction Publique
En mai 2023, le gouvernement centrafricain et des centrales syndicales signaient un accord conjoint dans lequel :
les syndicats s’engageaient à ne plus recourir à la grève, et le Gouvernement, à trouver des solutions graduelles à leurs revendications.
3 mois après la signature de cet accord, la rentrée scolaire risque fort bien de connaitre quelques turbulences.
Le syndicat des enseignants du fondamental 1-2 et du Technique, prévoit une Assemblée Générale avant la rentrée des classes, afin de lancer le mot d’ordre d’une grève.