«La Banque Mondiale n’a pas suspendu son aide budgétaire à la RCA» – Guido Rurangwa

Guido Rurangwa – Représentant Résident Banque Mondiale RCA

Financement de projets, aide budgétaire, réformes…Le Représentant Résident de la Banque Mondiale (BM) en RCA, Guido Rurangwa, a répondu aux questions des professionnels des médias ce 24 Novembre 2022 au siège de l’institution à Bangui.

Une rencontre avec la presse initiée par la BM avec pour objectif principal :

informer l’opinion nationale et internationale sur l’engagement actuel de la Banque mondiale en République centrafricaine.

Centrafrica vous présente les points saillants d’un échange franc, sans tabous et sans réserves.

Une mission d’appui

« Notre mission est d’assurer le dialogue entre la RCA et la Banque Mondiale. Superviser la mise en œuvre du cadre de notre partenariat. Et gérer le programme de la Banque mondiale en RCA. »

Guido Rurangwa

Un programme qui s’articule autour d’un appui financier au Gouvernement centrafricain dans des secteurs à fort impact social.  

À ce jour, la Banque Mondiale accompagne 20 projets en cours d’exécution avec un financement à hauteur de 900 millions de dollars.

Le représentant a expliqué que ces financements sont injectés dans :

« les secteurs du développement humain, les infrastructures, la Gouvernance numérique, le développement soutenable et l’appui au secteur privé. »

D’après Monsieur Rurangwa, 6 projets sont en cours de préparation, et seront soumis au conseil d’administration de la BM sur les 3 prochaines années.

« Ces projets doivent recueillir l’approbation de notre conseil d‘administration avant toute signature de financement et décaissement des fonds. Ensuite, il faut mettre une équipe de gestion du projet en place. En RCA nous sommes déjà à la dernière étape sur certains de ces projets. »

Une aide budgétaire gelée 

Contrairement à certains partenaires stratégiques de la Centrafrique, la Banque mondiale n’a pas arrêté son aide budgétaire vers le pays.

Monsieur Rurangwa précise :

« Notre aide budgétaire n’a pas été supprimée, mais plutôt, elle a été momentanément mise en pause. Le temps que certaines conditions soient remplies pour qu’elle reprenne son cours. »

Des conditions mettant l’accent sur des points précis tel que :

un programme de réformes à soutenir, un cadre économique adéquat et une transparence budgétaire,

pour s’assurer que les ressources décaissées permettent véritablement d’améliorer les conditions de vie de la population.

« En ce qui concerne la situation en RCA, notre aide budgétaire est mise en pause à cause de certaines questions de transparence globale sur les dépenses dans le secteur de la sécurité. »

À en croire le haut cadre, des discussions seraient en cours avec le Gouvernement pour y apporter une solution.

Selon le Représentant de la BM,

même si cette aide budgétaire est gelée l’argent n’est pas pour autant perdu, car il est converti en financement d’autres projets. Il explique :

« L’aide budgétaire est donnée à la RCA sous forme de don et non de prêt. Elle n’est pas assignée à un secteur particulier. C’est le gouvernement qui en dispose tel qu’il veut. Le financement de projet est quant à lui assigné à des activités précises. Pour l’instant, cette aide budgétaire est redirigée vers le financement de projet dans le pays. Donc la Centrafrique ne perd rien. »

Suivi de projet et secteur privé

La Banque Mondiale n’a pas vocation à exécuter les projets qu’elle finance dans le pays.

Il appartient au Gouvernement de créer des unités de gestion et d’exécution des projets.

Une responsabilité qui incombe au Ministère du Plan et de la Coopération.  

Selon Guido Rurwanga, la Banque mondiale suit les travaux des projets financés, et produit régulièrement des rapports.

« Nous suivons les travaux des différents projets. Nous exigeons 2 missions de suivi par an pour nos experts venant de l’étranger. Parfois même 5 missions, si les agents devant suivre le projet résident en République centrafricaine. »

Concernant, l’appui de la Banque mondiale au secteur privé centrafricain, le représentant à rappeler qu’il s’agit d’un appui indirect.

Le rôle de l’institution étant aussi d’aider à créer des conditions favorables à l’amélioration du climat des affaires dans le pays.

« Dans le cadre du projet actuel déjà approuvé et bientôt opérationnel, la Banque Mondiale mettra en place un fonds de garantie pour faciliter les prêts aux PME, et la formation pour renforcer les capacités du personnel du secteur privé.»

Guido Rurangwa

Affirmant que « la Banque mondiale n’a rien à cacher », et soucieux de tenir l’opinion bien informée sur les activités et le portefeuille de la BM en RCA,

Le Représentant Résident a invité les professionnels des médias à une prochaine rencontre le mois prochain.

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