« La centrafricanisation de notre économie » – Sani Yalo

Sani Yalo- Homme d’affaires centrafricain

Jamais un entrepreneur centrafricain n’avait catalysé autant de positions de pouvoir simultanément.

Sani Yalo, lui, les accumule.

Président du Conseil d’Administration du Bureau d’Affrètement Routier Centrafricain (BARC), Ministre d’Etat Conseiller Spécial du Président de la République, Patron du Groupe Albatross.

En cette fin de mois d’aout,

l’homme d’affaires proche de Touadera et chantre de l’entrepreneuriat local, nous recoit dans sa nouvelle brasserie pour une interview exclusive.

Dans le confort de son bureau, cet homme de pouvoir à la parole rare, répond aux questions de Centrafrica.

Merci pour la visite guidée monsieur le PDG. Pouvez-vous dire à nos lecteurs ce que votre usine produit ? 

Nous produisons de l’eau minerale en sachet et en bouteille. On fait aussi des sodas, jus et de la bière en canette. Pout le moment, c’est le début, nous sommes a une capacité de production de 200 000 bouteilles par jour. 

Avec le temps, nous comptons augmenter la production en rapport avec la demande du marché.

Qu’est-ce qui vous differencie des autres brasseries ?

Le prix et la production.

Nos prix sont beaucoup plus compétitfs que ceux de nos concurrents, et notre capacité de production est très grande. Nous sommes en phase d’invasion du marché.

On a vu plusieurs chinois sur le site en train de monitorer des machines. Que font-ils ici ? 

Ce sont des techniciens. Nous avons acheté le matériel de production en Chine, et donc, je les ai fais venir pour former la main d’oeuvre locale à l’utilisation et la maintenance du matériel. Ils sont donc employés pour chez nous pour 6 mois. Tous frais payés par notre entreprise.

Combien d’emplois génère votre brasserie ? 

Pour le moment nous sommes à 115 emplois directs, et une centaine d’emplois indirects. Avec l’augmentation de la demande de nos produits sur le marché, ce nombre va certainement grimper. 

Quel est l’apport de l’État dans cette affaire ? 

Zéro francs. C’est un business entièrement privé, et dont je suis le principal actionnaire. Je travaille seulement avec les banques. L’État est actionnaire dans le BARC où je suis Président du Conseil d’Administration certes, mais pas ici….L’État n’a rien avoir dans les trois (3) usines que je possède.

Opérez vous aussi de grands investissements à l’étranger ?

Vous savez je n’ai pas d’autre nationalité que la nationalité centrafricaine. Donc tous mes investissements sont basés ici au pays. Je crois profondément que nous devons travailler à ce que les fils et filles du pays puissent réellement prendre le contrôle de l’econonie.

Un étranger qui vient faire des affaires ici va gagner de l’argent qu’il va rapatrier vers son pays d’orgine. Il va faire de l’exportation de l’économie. Et cela ne nous profitera pas. Ma vision, c’est la centrafricanisation de l’économie. Le pouvoir économqiue entre les mains des autochtones d’abord.

Mais les conditions sécuritaires sont-elles réunies pour des investissements de grande envergure en RCA ? 

Bien sur que oui ! Vous avez visité l’usine, vous avez vu les employés à pied d’oeuvre et les machines en pleine production. Vous et moi vivons où ? En Centrafrique non ! Nous avons maintenant la paix dans le pays. La guerre est finie et la paix est de retour. Oui, les conditions sont là pour investir.

Vous etes connu en tant qu’un entrepreneur à succes. Quelle est la recette de votre réussite ? 

La patience, la persévérance, et la confiance en soi. 

Vos détracteurs vous peignent comme un diable, un homme infréquentable, voire pire. Comment gérez-vous ce qu’on dit de vous ?! 

Ils me donnent de la force. Ça fait plusieurs années qu’on me jette des pierres. Eux, ils me jettent des pierres, et moi je les ramasse pour en construire un empire. C’est sur ça que que je batis mes affaires. Sur les pierres qu’on me jette. L’ usine que vous voyez là, a été construite avec leurs pierres. 

Et puis, heureseusement qu’on ne me jette pas que des pierres. il y a aussi ceux qui me jettent des fleurs, elles aussi je les ramasse.

On remarque sur les murs plusieurs photos de vous avec Faustin Archange Touadera. Quelles sont vos relations avec le Président de la République ? 

Ces photos parlent d’elles même…C’est mon Président !

Un message à vos compatriotes de la Diaspora et au pays qui désirent entreprendre ?

Venez et développons notre pays ensemble. Y en a beaucoup qui restent à l’étranger et ne font que critiquer le pays à longueur de journée. Cela sert à rien…mais à rien du tout.

Il faut revenir car le pays a beosin de vous. Et à tous mes compatriotes à travers le monde, je leur dis : centrafricanisons notre économie.

Rejoignez notre liste d’abonnés